Partir : le droit de ne pas argumenter, ni en amour, ni au travail
- Marie Laure MADELEINE
- 24 avr.
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 6 jours
On attend toujours des gens qu’ils partent pour de “bonnes raisons”.
Un adultère. Un patron tyrannique. Une trahison.Un burn-out. Une engueulade de trop.Quelque chose de tangible. De racontable.
Mais partir juste parce qu’on ne veut plus ?
Parce qu’on ne se sent plus à sa place ?
Parce que ça ne vibre plus, tout simplement ?
Là, c’est tout de suite moins acceptable.
Parce que socialement, ça passe mal.
Tu deviens "la vilaine". "La folle". "L’instable".
Celle qui gâche.
Celle qui quitte le "gendre idéal" sans explication.
Celle qui lâche un CDI bien payé alors qu’elle n’a rien à reprocher à son patron.
Et comme on n’a pas envie d’avoir cette étiquette-là collée sur le front, on attend.
On attend que ça s’effondre. On attend que l’autre dérape. On attend de pouvoir dire : "j’ai été blessée", "j’ai été trahie", "je n’ai pas eu le choix".
Parce qu’au final…On est lâche.

Lâche au sens humain. Parce qu’on a peur. Peur du regard des autres. Peur de passer pour l’égoïste, l’ingrate, l’instable. Peur de l'émotion déstabilisante et inconfortable qu'on ressentirait face aux regards de nos proches.
C'est pas tant le regard de l'autre au final qu'on craint, mais l'émotionnel que ça génère chez nous.
Trés souvent c'est le cas : ce n'est pas l'acte même ni les réactions des autres qui nous bloquent. Mais celles qu'on va "devoir" vivre.
Alors on attend que l’autre devienne le "méchant", pour pouvoir devenir la "victime".
Et attention : la position de la victime est réelle.
Je ne la nie pas. Beaucoup vivent des violences, des abus, des humiliations profondes. Je ne touche pas à ça ici.
Mais parfois, ce n’est pas ça.
Parfois, c’est juste l’attente d’un prétexte pour partir “proprement”.
Avec une histoire bien racontée, une cause bien visible. Mais cette attente, elle laisse des traces aussi. Parce que quand tu restes,tu t’abîmes.Tu te tords.
Tu tords ton énergie tu t'adaptes.
Et il serait bon, vraiment bon de ne pas aller jusqu’à se détruire juste pour ne pas passer pour "la mauvaise".
Il serait bon de ne pas attendre que la situation pourrisse juste parce qu’on manque de courage à dire : « Je ne t'aime plus ou je n'ai plus envie »
Il serait bon d’apprendre à dire stop avant l’implosion.
De choisir sa paix avant d’atteindre la guerre.
Parce que t’as le droit. Le droit de quitter. Sans t’expliquer.
Sans plaider ta cause. Sans avoir besoin qu’on te comprenne.
T’as le droit de dire :“Je ne veux plus. Je ne peux plus. Je ne ressens plus.”
Et ça, ça devrait suffire.
Ecris-moi si ça te parle ?
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