J’ai été cette femme…
…éternellement inquiète, oppressée, bloquée dans une situation sans bouger. Cette femme qui trouve les autres meufs plus belle, plus forte. J’étais devenue une femme contrôlante avec moi, mon corps, la nourriture, mon image.
J’étais épuisée, perdue, et j’attendais que ma vie change. Que tout change comme par magie.
J’étais au début un déni ambulant. Ensuite, j’étais devenue une soumise à la vie : je savais mais je n’agissais pas.
Parce que j’étais vidée, je me sentais seule, je voyais la montagne à franchir et tous les chemins me demandaient de l’énergie que je n’avais pas.
Et puis, j’avais peur. Peur de tout perdre. Peur de perdre mon confort de vie de princesse, et tant d’autres piliers encore plus important que l’argent.
Et puis un jour, je me suis rappelée que j’étais une femme.
Je me suis rappelée que ma grand-mère maternelle est restée digne face à la perte de ses bébés, et à la dure vie qu’elle a eue.
Je me suis rappelée que j’étais de sa lignée. J’étais de son sang.
Les filles, vous êtes du sang de ces femmes qui ont gardé la tête haute face à la vie. Qui en ont connu des violences, des souffrances, et une vie bien plus dure que les nôtres. Elles sont restées digne, elles ont composé pas après pas avec leur peur, leur doute, leur solitude, leur tristesse parce qu’elles n’avaient pas le choix. Parce qu’il fallait avancer.
Et toi, moi, nous, parce qu’on a peur. Parce-qu’on préfère se mettre à l’écart de notre émotionnel, on fuit. On végète dans nos vies devenues fades.
La peur ça ne s’efface pas.
Elle s’apprivoise. Elle devient une sensation qu’on reconnaît et qu’on ne fuit plus. Elle devient un moteur et non un obstacle.
Alors j’ai relevé la tête. J’ai accepté d’être tétanisée, de tomber en enfer, j’ai accepté de vivre les émotions que je devais vivre. Parce-que quoi qu’il arrive c’est mon contrat de naissance : je ne peux pas faire l’économie de mon paquet émotionnel. Personne.
Et j’ai enclenché mon aprés.
J’avais peu de certitudes, j’étais gorgée d’insécurité. Rien n’a été facile. Mais je me sentais vivante. Parce que je n’étais plus sclérosée par mes émotions mais guidée par l’envie, par mon ventre qui reste une fabuleuse boussole, par cette conviction que la vie était plus que ça.
Alors à la question, on fait comment pour le devenir ?
On se rappelle qu’une femme c’est puissant.
On ne devient pas, on l’incarne.
Love.
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